Comment la mémoire libertaire a été usurpée et manipulée en France ?

vendredi 19 août 2022, par Pascual

Comment la mémoire libertaire a été usurpée et manipulée en France ? Historique d’un vol

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Récupérer les souvenirs de notre peuple, que le fascisme n’a pas été le seul à essayer d’enterrer. Rendre à l’anarchisme une partie de l’histoire volée par le Parti communiste espagnol

J’aborde ici un sujet épineux typique avec lequel je ne me fais pas trop d’amis. Je dis « typique » parce que c’est un classique. Et en parlant de classique, je considère l’usurpation, pour ne pas dire le vol éhonté et scandaleux, à la fois du mérite, et de la participation, des anarchistes à la résistance en France. Dissimulation de données, manipulation, oublis intéressés, le tout répété ad nauseam, jusqu’à ce que cela devienne une « vérité ». Et rien de tel que de mettre la machine de propagande du « parti » au travail, pour que les résultats soient rapidement visibles. Ainsi, certains de ceux qui racontent l’histoire, racontent cette vérité déformée, que ceux qui viennent après eux prennent comme vérité absolue, et tant que personne ne vient la réfuter, ça ajoute encore et encore, une histoire au récit. Ne vous inquiétez pas, il y a aussi les histoires racontées par la bureaucratie syndicale anarchiste.

Tout comme dans la guerre civile espagnole, le PCE était minoritaire au début de celle-ci, mais grâce à l’aide « désintéressée » de l’URSS, il est devenu le grand défenseur de la République, il en a été de même pour la France. Eh bien, pas tout le temps, bien sûr, parce qu’au milieu de tout cela, est arrivé le curieux pacte de « non-agression » entre Hitler et Staline, qui a laissé trop de communistes les bras ballants et un regard d’incrédulité sur leurs visages.

Pour ceux qui ne le savent pas, le 23 août 1939, l’Allemagne nazie et l’URSS ont signé un pacte de non-agression, également connu sous le nom de pacte Ribbentrop-Molotov, qui a été signé par les ministres des affaires étrangères des deux pays. L’acte a été officialisé à Moscou 9 jours avant le début de la Seconde Guerre mondiale. En outre, le pacte a également renforcé les liens économiques et commerciaux entre les deux puissances, sans oublier le petit détail de la division de la Pologne.

Pacte Molotov-Ribbentrop. Le 23 août 1939, le pacte de non-agression entre l’Allemagne et l’URSS est signé à Moscou.

Ainsi, lorsque les troupes d’Hitler sont entrées en France le 10 mai 1940, et que 40 jours plus tard, elles avaient la moitié du pays voisin sous leur contrôle, et l’autre moitié sous un régime fantoche, la ligne officielle du Parti communiste, tant français qu’espagnol, a fait de son mieux et a décidé de suivre les ordres de l’oncle Yoseff... en bref, il ne fallait pas attaquer les troupes nazies. Heureusement pour le monde, de nombreux communistes ont brisé la discipline de parti tant vantée et sont passés à l’action contre les troupes d’Hitler.

Hitler à Paris. Hitler et sa cour profitant de leur séjour à Paris.

Sans vouloir être hypocrite, la CNT a fait à peu près la même chose, mais de manière plus désorganisée. La ligne orthodoxe officielle a refusé de rejoindre la Résistance, sous prétexte que les autorités françaises leur réservaient un très mauvais accueil. Heureusement pour le monde, une fois de plus, de nombreux anarchistes ont passé outre les conseils de la bureaucratie syndicale, qui avait l’habitude de faire profil bas en ces temps troublés, et ont rejoint la lutte de résistance. Et en leur honneur à tous, cet article élève la voix pour leur redonner la place qu’ils méritent. Federica elle-même a dû ravaler son orgueil et ses paroles et a fini par leur dédier un livre, alors que pendant l’occupation, elle n’a fait que critiquer les masses libertaires qui ont pris les armes contre les occupants allemands et la police de Vichy, en fait, ceux qui ont rejoint l’UNE [1] ont été expulsés des organisations anarchistes.

Aujourd’hui, nous allons donc essayer de démonter le mythe selon lequel la contribution espagnole à la résistance était essentiellement communiste.

Je vais commencer par quelques perles que nous a laissées le guérillero Martin Arnal : « Le PCE a poussé comme un champignon. Je ne nie pas leur combativité pendant l’occupation, mais comme on dit, ils ont fait beaucoup de bruit pour rien. Cependant, ils disposaient d’une direction bien organisée, prête à occuper les postes clé à l’avenir ». En parlant de son groupe de guides, intégré à l’UNE, il commente : « En tant que force représentative, nous étions trois sur cinq membres de la CNT, c’était le rapport de force en toute occasion, sauf dans le cas des commandants ».

Le guérillero et résistant libertaire Martín Arnal.

Il se trouve que le plus grand groupe d’exilés, estimé à environ 80 000 personnes, était composé de militants, hommes et femmes, du mouvement libertaire. Mais... si vous lisez, n’importe quel texte sur la participation espagnole à la Résistance française, que trouvez-vous ? Eh bien, le PCE était le grand organisateur et l’épine dorsale de la Résistance espagnole. Nous suivons des lectures qui nous parlent des actes accomplis par les communistes, alors quand nous pouvons lire l’histoire de quelqu’un dont on ne dit pas qu’il est membre du parti, nous devons suivre sa trace. Il est curieux de voir comment, par exemple, ils font référence au bataillon Libertad : « Avec l’euphorie de la libération, certaines unités espagnoles se sont formées en dehors de l’Agrupación de Guerilleros Españoles [2], comme le bataillon Libertad à Bordeaux. Ils étaient membres de la CNT. Contrairement à la brigade de l’UNE à Bordeaux, qui avait mené quelques combats, bien que de courtes durées, ils n’ont opposé aucune résistance, seulement du marché noir ». Commentaire de Victorio Vicuña, commandant communiste de l’UNE.

Membres du bataillon Libertad après la libération de Tonneins, août 1944.

Après, on peut discuter des données, savoir s’il y avait 10 000, ou 15 000 ou même 20 000 guérilleros espagnols, et ne parlons même pas des personnes qui ont collaboré avec eux, car le nombre est multiplié. Bien sûr, tout était bien organisé et bien ficelé, organisé et dirigé par le PCE, qui a préparé une structure unitaire dans laquelle combattre le fascisme.

Mais... cette structure, qui s’appelait l’Union nationale espagnole (UNE), qui essayait d’être plurielle et d’unir le plus grand nombre de tendances possible, n’était plurielle que lorsqu’il s’agissait d’accepter des guérilleros de toutes ces tendances. La pluralité n’était pas aussi grande lorsqu’il s’agissait de légiférer et de diriger l’organisation. La plupart des dirigeants, tant politiques que militaires, étaient des communistes, presque exclusivement des hommes communistes. Mais il s’avère que si nous regardons l’affiliation à la guérilla, ce n’est pas si clair. Il est clair qu’il s’agissait d’hommes, car les organisations, les partis et les syndicats n’étaient pas disposés à céder le pouvoir aux femmes. Qu’il y avait beaucoup de communistes, c’est vrai. Mais (...) il y avait aussi beaucoup d’anarchistes. Et les socialistes, et les républicains, et les militants catalans, et les gudaris, les combattants basques.

Par exemple, le témoignage du guérillero de Dordogne Ralph Finkler : « Dans tous les maquis de Dordogne, il y avait des Espagnols, beaucoup plus que des Français... Pour moi, au début, ils étaient tous communistes. Plus tard, beaucoup plus tard, j’ai vu qu’il y avait beaucoup de nuances, qu’il y avait des anarchistes, des socialistes, des républicains, des Catalans... Mais dans le combat, ils étaient tous des compagnons ».

J’ai publié il y a quelques mois une liste d’anarchistes dans les réseaux d’évasion et dans les groupes de résistance, qu’ils soient intégrés à l’UNE ou à la guérilla espagnole, ou dans les groupes français. À ce moment-là, plus de 800 noms avaient déjà émergé. Ce chiffre représentait déjà un énorme bond en avant pour les anarchistes dans la résistance et une réfutation de l’histoire officielle, qui donnait une image de la résistance communiste, avec des allusions éparses à d’autres tendances. Depuis lors, j’ai ajouté près de cent autres noms, et pas seulement cela.

Ce qui est beaucoup plus important, même si je crois que, malheureusement, la plupart des noms seront relégués dans l’oubli où ils ont été placés il y a presque 80 ans, c’est qu’à l’intérieur des chiffres officiels, peu à peu, apparaissent des réalités que l’historiographie officielle refuse d’intégrer. Au début, il a fallu se battre pour que les Français reconnaissent l’importance des groupes étrangers, qu’ils soient juifs, espagnols, italiens, russes... et peu à peu, ils y parviennent. Et maintenant, nous devons bannir le mythe de la résistance communiste. Sans jamais nier le nombre important de communistes qui y ont pris part, et bien sûr, sans nier qu’ils ont essayé de s’emparer de tous les postes de pouvoir, et qu’ils ont été très près d’y parvenir.

Si l’on ajoute certains faits aux quelque 900 libertaires qui ont participé en donnant leur nom et leur prénom, il se peut que l’on doive commencer à regarder les choses sous un angle différent.

L’historien Ferran Sanchez a avancé depuis longtemps le chiffre de quelque 200 anarchistes dans l’UNE. À l’autre extrême, on trouve les chiffres de Miguel Pascual, l’un des organisateurs de l’ACUN, l’Agrupación de Cenetistas en Unión Nacional, qui avance le chiffre de 6 000. L’opinion du soussigné est que ni trop ni trop peu. Après le temps que j’ai étudié la question en question, je parierais que pas moins de 4000 anarchistes se trouvaient dans les rangs de l’UNE. Une autre information sur laquelle on peut s’appuyer est une lettre de « Juanel », opposé à l’UNE, adressée à Juan Ferrer, tous deux militants libertaires de premier plan, datée de décembre 1970, où l’on peut lire : « En pleine réorganisation du MLE avec quelques compagnons, au début de 1943, nous nous sommes prononcés à temps contre l’Union nationale qui avait déjà réussi à entraîner 5000 de nos camarades et menaçait d’entraîner la majorité ». Cette lettre se trouve dans le fonds « Gómez Peláez » d’Amsterdam, et comme on peut le voir, elle se situe au début de 1943, et non pendant la période la plus puissante de la Résistance, à partir de juin 1944.

Et pour renforcer un peu plus cette théorie, quelques données supplémentaires.

Pour donner quelques exemples, dans la Xe brigade de l’UNE dans les Basses-Pyrénées, en septembre 1944, il y avait 76 cénétistes, dont je n’ai des données que sur 14 d’entre eux. Nous connaissons également l’existence du groupe dirigé par Carlos Manini, qui disposait d’un réseau d’évadés cénétistes et participait à la résistance, ce groupe était composé d’une douzaine de libertaires.

10ème Brigade de guérilla. L’une des photographies les plus connues de l’un des bataillons de la Xe brigade de guérilla espagnole.

Pour la IXe Brigade des Hautes-Pyrénées, Luis Perez donne le nombre de 46 libertaires à l’automne 1944, dans ma liste il n’y en a que 4. Tous les autres sont encore à découvrir.

Selon la Soli, Solidaridad Obrera, le journal de la CNT publié par l’ACUN (Agrupación de Cenetistas en Unión Nacional), en septembre 1944, il y avait déjà 120 confédérés au sud des Pyrénées, dans le cadre de l’opération « Reconquête de l’Espagne » qui provenaient de la 3e Brigade d’Ariège. Dans ma liste, il y a environ 25 noms qui peuvent être liés à l’ACUN, alors imaginez ceux qui manquent. Dans l’un des plus célèbres groupes de communistes, le maquis de « La Crouzette », on comptait 37 cénétistes sur 147 membres. En outre, dans l’Ariège, il y avait le « Bataillon del Rio », composé essentiellement d’anarchistes espagnols, qui refusaient d’adhérer à l’UNE, qui comptait 146 membres en août 1944, et ainsi de suite. Dans le groupe « Cuvino », qui était actif dans la région du Canigou, dont j’ignore s’il a été intégré ou non à l’UNE, outre Cuvino, il y avait 14 autres libertaires.

Dans la IXe brigade de l’Aveyron, dont faisait partie l’historien Antonio Téllez, nous savons qu’il y avait, en plus de lui, 36 autres anarchistes, dont j’ai les coordonnées de 21, les autres étant encore inconnus.

Dans le département de la Dordogne, José Cervera a recruté jusqu’à 56 guérilleros libertaires membres de l’UNE pour qu’ils quittent cette dernière et rejoignent l’unité anarchiste Bataillon Libertad.

Ce sont quelques-uns des libertaires de l’UNE, mais de nombreux anarchistes ont également rejoint les unités françaises pour échapper au contrôle communiste. Les textes écrits par les communistes ne font généralement pas référence à la participation de ces guérilleros espagnols.

75 libertaires espagnols ont intégré les maquis français dans la région de Cognac, dont je ne sais pas si j’ai des informations.

15 libertaires dans le département du Lot sous la direction de Francisco Minguillón. Dans le même département, au sein du maquis Kofra, 16 de ses 30 membres étaient des libertaires espagnols.

160 libertaires dans les différents groupes du barrage de l’Aigle, qui ont fini par faire partie du bataillon Didier dans le Cantal. Grâce aux informations du département du Cantal, nous connaissons les noms de près de 100 de ses membres.

Les guérilleros espagnols du barrage de l’Aigle qui travaillaient au barrage.

35 anarchistes espagnols faisaient partie du maquis Inphi dans la Nièvre.

Le groupe le plus connu est le bataillon Libertad, formé à l’été 1944 avec des guérilleros anarchistes qui ont refusé de rejoindre ou quitté les groupes communistes, et qui a combattu jusqu’en mai 1945 contre les dernières poches allemandes en Gironde, avec un effectif de plus de 300 personnes. Avec eux, les membres du bataillon Guernika, composé de gudaris basques, ont également pris part à ces batailles.

En ce qui concerne les commandants, vous pouvez imaginer que la hiérarchie de l’Agrupación de Guerrilleros Españoles (AGE), qui était la branche armée de l’UNE, est tombée presque entièrement aux mains des communistes. Quelques exceptions libertaires : le maquis de Marie-Blanche, dont le responsable est le confédéral Hilario Borau, « el Riojano », d’Arnedo, responsable d’un des groupes de l’Aude, Eulogio Añoro « el Maño », responsable du maquis de Querigut, Miguel Vera, responsable de la section de l’Ebre en Haute-Savoie, Miguel Arcas « Victor » opérait dans les Cévennes, et par hasard, il fut l’un de ceux qui menèrent la plus célèbre bataille de la guérilla espagnole contre les nazis en France, la bataille de la Madeleine. Le PCE et son orbite ont toujours attribué le mérite à Cristino García, mais celui-ci, blessé, n’a pas pu prendre part à la bataille, et a donc cédé le commandement à Gabriel Pérez et Miguel Arcas. La version correcte n’a été publiée que récemment. D’ailleurs, Cristino García a toujours été ouvert à la collaboration avec des maquis d’autres idéologies, ce qui n’a pas plu au PCE. Carrillo s’est débarrassé de lui en l’envoyant mourir en Espagne. Ou Joaquín Ramos, qui était l’un des chefs de la 2e brigade, qui opérait à Toulouse et dans ses environs. Plus tard, après la mort du résistant Marcel Langer, il est à la tête de sa brigade, le 35e FTP (Franc-Tireurs Partisans).

Parmi les deux « bataillons » libertaires formés à l’été 44, Eduardo Vizcaya était responsable du Bataillon del Río, tandis que Liberto Santos était responsable du Bataillon Libertad.

D’autre part, on trouve quelques anarchistes à la tête de groupes non intégrés à l’UNE, soit autonomes, soit dépendants de groupes français. Ramon Vila était responsable de 200 hommes dans la Haute Vienne. Casto Ballesta a dirigé trois groupes de libertaires espagnols dans le Limousin, tout en étant le principal contact avec la résistance française dans la région. Miguel Barbosa, Juan Montoliu et José Germán étaient responsables des groupes du Barrage de l’Aigle dans le Cantal. « El Maño » a dirigé un groupe de libertaires espagnols près de Fumel dans le Lot-et-Garonne. José Cervera a également commandé un groupe important, le maquis de Belvés en Dordogne. Manuel Serrano a fait de même à Lodève. Le maquis du marais de Bort-les-Orgues était essentiellement composé de libertaires espagnols, je ne sais pas qui le dirigeait. Puig a conduit les 35 libertaires du groupe Inphi sur la Nièvre. Carlos Manini a dirigé un groupe d’une douzaine d’hommes à Buzy, alternant travail de résistance et réseau d’évasion. Antonio Sanz était responsable du groupe sur l’Isère. Constantino Simò « Castagne » était responsable du maquis Paul Bert dans l’Yonne.

Ramón Vila Capdevila, le dernier guérillero libertaire, sur une photo des années 1930.

En conclusion, les anarchistes espagnols de la Résistance ont bénéficié du travail de deux groupes spécialisés dans la fabrication de faux papiers, et qui ont mis leurs laboratoires au service de la lutte contre le nazisme. D’une part, celui de Francisco Ponzán, qui a opéré à Toulouse jusqu’en 1943, et d’autre part, celui de Laureano Cerrada, qui a opéré à Paris jusqu’à la libération de la ville. Le groupe de Cerrada s’est également spécialisé dans les raids sur les arsenaux allemands afin d’obtenir des armes pour les guérilleros libertaires.

Laureano Cerrada en France, en avril 1946, avec sa célèbre pipe dans les mains.

Et nous pourrions continuer, mais – et c’est le dernier mais – les textes longs sont passés de mode il y a longtemps. À la prochaine fois...

Sources : El éxodo. Pasión y muerte de españoles en el exilio (Federica Montseny), Y ahora, volved a vuestras casas (Evelyn Mesquida), Maquis. La guérilla basque. 1938-1962 (Mikel Rodríguez), Cuando los maquis (Luis Pérez), Los atentados contra Franco (Eliseo Bayo), La red de evasión del grupo Ponzán (Antonio Téllez), El maquis anarquista (Ferrán Sánchez), Memorias de un anarquista de Angüés (Martín Arnal), A cada cual su exilio (Enric Melich), archives FAL (Fondation Anselmo Lorenzo), archives Miguel Sans et archives personnelles.

Imanol
El salto Diario

Traduction : Daniel Pinós

Entretien avec le guérillero et résistant libertaire Martín Arnal

Après avoir vécu en exil en France pendant près de 40 ans, Martín Arnal Mur est rentré en Espagne après la mort de Franco. Et il a été déçu. Dans sa longue biographie, il y a place pour la défaite, la douleur, les illusions perdues et l’espoir. La flamme de l’anarcho-syndicalisme, l’expérience de la collectivité agraire de son village en 1936 et son séjour dans les camps de concentration français ont forgé une vie qui est un monument de dignité et de mémoire.


[1La Unión Nacional Española (UNE) était une organisation antifranquiste créée en 1942, elle fut promue par le Parti communiste d’Espagne (PCE) dans le but d’unir les forces pour lutter contre la dictature de Franco, tout en contribuant à la lutte contre les occupants nazis en France. Elle a été dissoute en juin 1945.

[2L’Agrupación de Guerrilleros Españoles (AGE) est le nom donné aux volontaires espagnols en France qui ont participé à la Résistance contre l’occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Les membres de l’AGE étaient des Espagnols contraints de s’exiler en France à la fin de la guerre civile espagnole. Beaucoup d’entre eux avaient auparavant passé du temps dans des camps d’internement en France.