De la mémoire historique à la mémoire démocratique

mercredi 8 juin 2022, par memoria

Le gouvernement autoproclamé « le plus progressiste de la démocratie espagnole » continue de faire la sourde oreille aux dénonciations de cérémonies organisées en hommage à ceux qui sont morts dans les rangs fascistes pendant la guerre civile, comme ça été le cas en début d’année dans les cimetières de Cordoue et Jaen en Andalousie. Et ceci dans le même temps où l’État ne favorise en rien les travaux de recherche et d’exhumation des fosses communes, où continuent de pourrir ceux qui ont été assassinés pour s’être rangés du côté républicain. Ces travaux de recherche restant principalement à la charge d’associations mémorielles et de certaines communes.

Concernant la glorification des soldats ayant combattu du côté fasciste, la CGT espagnole (anarcho-syndicaliste) a adressé un communiqué au gouvernement actuel (PSOE/Podemos) pour que celui-ci se décide enfin à mettre fin à ces initiatives des Forces armées espagnoles visant à exalter le putsch militaire du 18 juillet 1936. En vain ; à ce jour pas de réponse du gouvernement dirigé par les « socialistes » du PSOE et les « radicaux » de Podemos.

Le changement d’appellation de la « Loi de Mémoire Historique » en « Loi de Mémoire Démocratique » n’augurait rien de bon, d’autant plus que la « Loi d’Amnistie » (1977) demeure intouchable : amnistie en fait pour les assassins putschistes de 36/39 et des quarante ans de dictature franquiste.

À l’heure où l’extrême-droite relève la tête en Espagne et affiche un peu plus chaque jour son arrogance, l’avenir s’assombrit pendant la mandature de ce gouvernement « le plus progressiste de la démocratie espagnole ». Vous avez dit « démocratie » ?

Ramón Pino

Texte publié dans le Monde libertaire en ligne :
[https://www.monde-libertaire.fr/?article=De_la_memoire_historique_a_la_memoire_democratique->