Application de la loi de mémoire historique : zéro

jeudi 30 décembre 2021, par Pascual

Bilan de l’application de la loi de mémoire historique : zéro

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L’année 2021 s’achève, une autre année blanche, en ce qui concerne l’application de la loi sur la mémoire historique. Le département de la mémoire historique de la ville de Moncada n’a mené aucune action et n’a pas assumé la moindre responsabilité pour respecter et faire appliquer cette loi. Mais la mémoire est vivante, têtue, ne peut être limitée et refuse d’être réduite au silence.
La loi sur la mémoire historique de Moncada a été désactivée par ses gouvernants (comme dans de nombreuses autres villes, qu’il s’agisse de gouvernements de droite ou de gauche). À Moncada, il n’y a pas de différence entre les deux principaux partis politiques, le PP (Parti populaire) et le PSOE (Parti socialiste), lorsqu’ils traitent de cette question. Sur un plan général, le PP a retiré les subventions au mouvement mémorialiste dans le but de mettre un terme à ses activités (ouverture de tombes, recherche d’enfants disparus et volés...), tandis que le PSOE l’utilise comme un instrument et une commodité électorale, une manière de plus de faire du profit politique.

Madame la Maire, Monsieur le Conseiller pour la Mémoire historique et le reste de l’équipe gouvernementale, c’est une question de volonté politique, il est encore temps et vous avez l’opportunité d’agir pour que l’HISTOIRE se souvienne de vous comme de cette équipe gouvernementale qui a honoré la mémoire des victimes et des représailles de la Guerre civile et du régime de Franco.
Au contraire, s’ils continuent à faire preuve d’indifférence, ils ne font que conforter le système d’impunité de notre mairie, car c’est à partir des mairies qu’ils doivent commencer à mettre en œuvre et à développer une loi qui vise « simplement » à se souvenir des tragédies du passé afin d’éviter qu’elles ne se reproduisent à l’avenir.

La Transition n’a pas répondu aux attentes de l’espoir de vérité et de justice, les gouvernements successifs ont transformé la Mémoire en « démémoire », ouvrant la voie à l’institutionnalisation de l’impunité et empêchant le poids de la loi d’être appliqué.
La lutte pour la justice est restée la tâche des familles et des amis des victimes qui forment un réseau de résistance, qui n’abandonnent pas et qui continueront à dénoncer et à exiger une politique publique pour honorer ceux qui ont combattu pour la liberté, nous lutterons contre la chape de silence que la société tente d’imposer.

Les voix multiples des Moncadiens, parents ou non, crient pour la justice, la réparation et la fin de l’impunité, des voix qui ne se tairont pas dans l’indifférence, bien qu’elles soient accusées de caprice et de vivre dans le passé.
Pourquoi est-il nécessaire en Espagne de tirer un trait sur les représailles, la douleur et l’angoisse, de tout oublier et de faire table rase du passé ? On n’entend personne dire aux gens d’oublier l’Holocauste, d’oublier Auswicht ou Mauthausen, d’oublier Pinochet.

«  Et l’os devra être compté, déterré, apparié, sorti à l’air pur de la vie, en attendant l’étreinte, l’adieu, le baiser, la fleur, à l’endroit précis de la cicatrice : ... mais à première vue, ce ne sont pas seulement des os, des os meurtris, dans le calcium de l’os il y a une histoire ; une histoire, une histoire de l’oubli, de l’horreur non résolue  ».

(Pedro Guerra, 2004, Huesos).

Jose Redondo Rubio