50e anniversaire de l’assassinat de Puig Antich

samedi 2 mars 2024, par Pascual

À l’occasion du 50ème anniversaire de l’assassinat de Puig Antich, nous voulons nous souvenir et apporter l’expérience du coordination des Groupes Révolutionnaires Autonomes Internationalistes (GARI).

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Compilation :
Chronologie, communiqués, textes des groupes qui ont participé à la coordination et lettres de prison. Dans un livre qui sera publié en mars prochain. Il contient un prologue de notre camarade Francisco Solar et nous l’avons intitulé : Ce n’est pas nous qui avons assassiné Puig Antich... Vous pouvez d’ores et déjà le réserver, car il s’agira d’une édition limitée...

Paroles préliminaires :
« [...] les états-majors des partis tentaient de se détacher de la violence, à la recherche d’une respectabilité pactisée qui puissepermettre l’arrivée future de la démocratie en Espagne.
Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas avalé ce cadavre comme un crapaud et qu’il n’a pas fallu beaucoup de verbiage pour le rendre digeste. »
Manuel Vázquez Montalbán

Il y a cinquante ans, le 2 mars, à 9 h 45, la justice franquiste assassinait Salvador Puig Antich avec la garrote vil à La Modelo de Barcelone. Il avait vingt-six ans. Rappelons que Heinz Chez [1]] a connu le même sort à la prison de Tarragone, quelques minutes avant Puig. Il a été enterré dans la fosse commune du cimetière de Tarragone. Il avait trente ans.

Dans la mémoire collective, Puig Antich reste un martyr et Heinz Chez un oublié. « Personne n’a écrit sur Heinz. Juste quelques lignes dans certains journaux. Heinz, c’est l’inconnu, le trublion, en un mot, le prisonnier de droit commun. Heinz fait partie de ces rebelles incertains, de ces révolutionnaires Sam, sans dogme ni chapelle, qui dérangent et effraient les bourgeois propriétaires et déroutent la gauche (les gauches), dans laquelle ils ont du mal à se reconnaître. Salvador avait au moins l’avantage d’être classable. Il était anarchiste [2]].

Puig Antich ne menait pas le même combat que Heinz et pourtant il a été exécuté par le même ennemi, la même racaille. C’est un signe immuable, le signe qu’il n’y a pas d’illégalité qui ne soit un danger pour l’ordre établi, un danger pour les sociétés répressives.

Nous continuerons à rendre hommage à l’un et à l’autre. Mais nous insistons sur le fait qu’il ne suffit pas de se souvenir des morts sans leur donner vie à travers leurs idées et leurs pratiques. Car ce sont elles qui nous poussent à continuer à affronter le système qui les a assassinés. Nous ne laisserons pas les démocrates les utiliser pour se laver la conscience et fuir leurs responsabilités, bien que si nous leur permettons d’effacer leurs luttes, ils pourront les récupérer comme l’une des leurs. Les hommages ne servent à rien s’ils sont dépouillés de leurs actes et de leurs pensées. Car ils doivent aller de pair avec la mémoire vivante, celle qui fait de chaque jour une nouvelle opportunité dans la lutte contre le Capital et non pas les sortir de la chapelle au mois de mars et de les faire défiler comme des saints entourés du spectacle d’une procession bondée.

Ce livre est écrit dans l’intention de faire connaître les expériences réalisées dans la coordination des Groupes Révolutionnaires Autonomes Internationalistes (GARI), et d’approfondir leurs interventions dans le but de neutraliser les condamnations à mort que l’État franquiste a promis d’exécuter contre Oriol Solé Sugranyes et Josep Lluís Pons Llobet, ex-militants du Mouvement Ibérique de Libération (MIL).

Les GARI n’ont rien attendu ni personne pour se battre pour leurs compagnonses emprisonnés. En partant, ils se sont dissous entre deux luttes, laissant un bon nombre d’actions – certaines justifiées, d’autres non – dans l’Europe pourrie (France, Italie, Suisse, Hollande, Allemagne et Belgique) et de nombreuses réflexions sur les raisons de leurs actes. La majorité des communiqués et des textes qui apparaissent dans ce livre le font pour la première fois en espagnol, ce qui a été pour nous un plaisir que nous avons eu du début à la fin de l’édition de cet hommage sous la forme d’un livre.

Anarchistes de Prométhée
Printemps 2024


[1[Georg Michael Welzel. Le 6 septembre 1973, le Conseil de guerre de Tarragone le condamne pour avoir blessé un garde civil et tué un autre.

[2[Serge Livrozet, dans Le CAP #15, mars 1974. Journal du Comité d’Action des Prisonniers.