L’Association pour la récupération de la mémoire historique (ARMH) a demandé au président du gouvernement, Pedro Sánchez, de protéger les victimes du franquisme « avec la même fermeté » que les victimes du terrorisme et d’empêcher que des actes d’exaltation de la dictature aient lieu, comme ceux réalisés par des groupes ultras le dimanche 20 novembre, jour anniversaire de la mort de Franco.
Dans une lettre, présentée ce lundi au greffe de la présidence du gouvernement, l’ARMH dénonce la « passivité » et le « consentement » avec lequel les institutions ont agi face aux nombreuses manifestations de glorification du coup d’État du général Franco et à la « différence de traitement » entre certaines victimes et d’autres. Les messes et rassemblements qui ont été autorisés et pour lesquels la police nationale n’a effectué aucune action de sanction.
À Madrid, la délégation gouvernementale a autorisé la tenue d’événements qui « n’avaient d’autre but que de glorifier ceux qui ont encouragé et orchestré un coup d’État qui a assassiné plus de cent mille civils, contraint un demi-million de personnes à l’exil, humilié et violé des milliers de femmes, emprisonné un autre demi-million de personnes et empêché l’exercice des libertés pendant quarante ans », dénonce-t-elle.
Dans sa déclaration écrite, l’ARMH exige une explication sur la raison pour laquelle l’apologie du terrorisme est incluse dans le Code pénal, avec des peines de prison et des sanctions économiques, alors que l’apologie du franquisme n’est pas réglementée dans le même code et dans des conditions similaires.
Il demande également pourquoi la délégation gouvernementale à Madrid « autorise les rassemblements fascistes pour faire l’éloge des franquistes et n’autoriserait jamais un rassemblement similaire de groupes qui veulent célébrer l’existence de gangs et d’actes terroristes » et rappelle que les Nations unies ont déjà signalé à plus d’une reprise que dans un État démocratique, il ne peut y avoir de discrimination entre les victimes.
PREMIER 20 NOVEMBRE AVEC LA LOI DE LA MÉMOIRE DÉMOCRATIQUE
Les actes d’exaltation de Franco sont inclus dans l’article 38 de la nouvelle loi sur la mémoire démocratique, qui interdit expressément « les actes réalisés en public qui discréditent, rabaissent ou humilient les victimes ou leurs familles, et impliquent une exaltation personnelle ou collective du soulèvement militaire, de la guerre ou de la dictature, de ses dirigeants, des participants au système répressif ou des organisations qui ont soutenu le régime dictatorial ».
Ce 20 novembre est le premier que les franquistes et les phalangistes célèbrent après l’approbation de la nouvelle loi de la mémoire, qui prévoit des amendes allant de 10 000 à 150 000 euros.
Le gouvernement a déjà annoncé qu’il allait ouvrir une enquête pour sanctionner les personnes et les organisations qui ont participé à ces actes où des chants, des gestes et des cris ont été proférés, allant jusqu’à nier l’état des victimes de la répression et des tombes franquistes.
Andrea Vicario
Nueva tribuna
Traduction : Daniel Pinós