Le Parti populaire de droite (PP) gagne les élections régionales avec une majorité absolue
Le PP andalou gagne les élections avec une majorité absolue, consolidant son hégémonie en Andalousie avec une victoire qui montre la débâcle du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) avec une défaite historique qui le plonge en crise. Vox (extrême-droite) a à peine amélioré ses résultats des précédentes élections, tandis que Por Andalucía composé pa Izquierda Unida (Gauche unie) et Unidas-Podemos) a peiné à obtenir un groupe parlementaire.
Le PP consolide son projet en Andalousie
La victoire à la majorité absolue confirme l’hégémonie du PP en Andalousie, ce qui constitue une grave défaite pour le PSOE. Le PP a obtenu la majorité dans toutes les provinces andalouses, y compris à Séville, le fief historique du PSOE, ce qui montre l’importance du succès de la droite dans ces élections.
Avec 57 sièges, le PP obtient une majorité absolue de gouvernement qui lui évite de devoir pactiser, comme lors de la précédente législature, avec Vox. Cette victoire lui permet de gouverner seul et démontre que le PSOE traverse une crise historique, dans laquelle des décennies de politiques néolibérales ont fait le lit de la droite et de l’extrême droite.
Le PP a non seulement absorbé Ciudadanos (centre-droit), qui a complètement disparu de la carte électorale, mais il s’est également nourri d’un transfert de voix d’anciens électeurs du PSOE qui ont placé leur confiance en les candidats populaires comme une option de continuité et de stabilité. Le PP aura réussi à se présenter comme le « vote utile » contre l’extrême droite et en même temps à démontrer, soutenu par la réalité de 37 ans de politiques antisociales des socialistes et de Unidas-Podemos, qu’il n’y aura pas eu de rupture avec le passé dans sa législature, mais qu’il est le meilleur gestionnaire pour continuer le chemin économique et social emprunté par le PSOE il y a de nombreuses années.
Le passage de 26 à 57 sièges représente une immense progression de la droite dans ce qui a été historiquement le principal bastion du PSOE en termes électoraux et de gouvernance. Les effets de cette victoire pourraient être un tremblement de terre au niveau de l’État espagnol lorsque les différents partis prendront la mesure de ce qui s’est passé. Le PP pourra non seulement gouverner seul en Andalousie sans grandes complications, mais ce résultat révèle également une tendance importante pour les prochaines élections générales à venir où la droite sortira renforcée grâce à cette victoire face au PSOE.
PSOE : défaite historique et crise interne
Les résultats de dimanche ont réussi à aggraver ce qui était déjà le pire résultat du PSOE de son histoire, passant de 33 sièges en 2018 à 31 en 2022, une aggravation de la crise au sein d’un parti dépassé.
La défaite ne peut être imputée uniquement à la médiocrité des candidats socialistes, mais cette dernière peut être interprété comme une conséquence de l’évolution de ce qu’a été le PSOE en Andalousie. Après des décennies de politiques néolibérales socialistes qui ont alimenté la croissance des partis de droite. Ainsi, loin des excuses avancées par le PSOE accusant le PP d’avoir profité de détenir le pouvoir depuis 2018 au sein de la Junte d’Andalousie pour construire sa campagne, il convient de souligner que ce sont les socialistes au sein du gouvernement andalou et à la Moncloa (siège du gouvernement) qui ont ouvert la voie à la droite par leur politique libérale.
Et Vox dans tout cela ?
Les résultats représentent un échec pour la stratégie étatique de Vox, qui cherche à former des gouvernements de coalition et à essayer de défier le PP pour le leadership du bloc de droite. Choses qui peuvent signifier que l’extrême droite a atteint son plafond électoral. Pour la première fois, Vox a connu une dégringolade dans les sondages depuis son décollage en 2018.
Por Andalucía (Pour l’Andalousie). Le groupe parlementaire survit
Por Andalucía, une coalition menée par Izquierda Unida et Podemos, parvient à sauver les meubles et maintient son groupe parlementaire avec 5 sièges. Après une campagne basée sur la valorisation de la figure de Yolanda Díaz (ministre du travail et membre du Parti communiste), la coalition néo-réformiste parvient à ne pas perdre son groupe parlementaire. Cependant, le résultat peut être considéré comme mi-figue mi-raisin si l’on considère que Izquierda Unida et Podemos ont basé leur campagne sur la possibilité de créer en Andalousie un gouvernement d’union avec le PSOE et qu’ils comptaient sur la mobilisation du vote abstentionniste, sachant que ces élections ont été celles où la participation a été la plus faible.
Les résultats de Por Andalucía démontrent que la tendance à la baisse de Unidas-Podemos se poursuit. Nous pouvons constaté le fonctionnement du Frente Amplio (Front ample) de Yolanda Díaz, une somme d’appareils politiques en concurrence les uns avec les autres pour leur survie. Cela également aussi une tendance de Izquierda Unida à vouloir hégémoniser l’espace politique après la débâcle de Unidas-Podemos. La faiblesse territoriale de ce parti associée à ces résultats met en danger son existence réelle en Andalousie.
La gauche alternative Adelante Andalucía
Avec deux sièges, la coalition de gauche alternative Adelante Andalucía (En avant l’Andalousie) a dû faire face à plusieurs manœuvres anti-démocratiques de la part de Izquierda Unida-Podemos. Adelante Andalucía a su gérer une puissante campagne médiatique en se présentant comme une option critique face aux politiques antisociales du gouvernement PSOE-Izquierda Unida-Podemos.
Néanmoins, le fait qu’Adelante Andalucía a pu avoir des élus indique qu’il est possible de critiquer le gouvernement PSOE-Izquierda Unida-Podemos et que le gouvernement prétendant être « le plus progressiste de l’histoire suscite » provoque un certain malaise dans l’électorat.
Dans un cadre où il faut constater un recul significatif de la gauche à la gauche du PSOE, ces résultats électoraux sont l’expression des limites du néo-réformisme d’un gouvernement PSOE-Gauche unie-Podemos qui se voit confronter au mécontentement des travailleurs et au développement des luttes sociales.
Daniel Pinós